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Alors, euh, parlons un peu de la richesse sociale, hein? C'est un sujet super intéressant, je trouve.
En fait, tout ça a commencé quand j'ai reçu un message d'un abonné à ma newsletter, un certain Rohan. Un jeune homme de vingt-huit ans, quoi. Un peu comme une version plus jeune de moi, tu vois? Fils d'immigrés indiens, il avait fait des études brillantes, trouvé un super job dans la finance… Bref, tout lui souriait. Il bossait dur, persuadé que le meilleur était à venir, quoi.
Et puis, patatras! Un matin, il se réveille et là, c'est le drame. Il allait commencer un nouveau job à New York, il était super excité, tout ça. Et puis, pendant un footing avec sa mère, il sent une drôle de sensation dans la jambe. Il se dit que c'est peut-être la fatigue, le manque de sommeil… Il rentre, il se met à bosser, et là, en plein appel, il se rend compte qu'il ne peut plus bouger le bras gauche. Il appelle à l'aide. En quelques minutes, ça empire tellement qu'il doit aller à l'hôpital en fauteuil roulant. Et là, le verdict tombe: tumeur au cerveau inopérable.
Du jour au lendemain, son avenir, qui était rempli de possibilités, devient… terrifiant. L'horreur, quoi. Au lieu de commencer son nouveau job, il commence sa radiothérapie. Des mois d'hôpital, d'examens, de traitements. Six semaines de radiothérapie qui l'épuisent complètement. Et puis, l'attente… savoir si le traitement a fonctionné. Et ensuite, la rééducation pour retrouver ses forces physiques et mentales. Un vrai parcours du combattant, quoi.
Quand Rohan m'a contacté pour me raconter son histoire, il était dans une sorte de "pause" avec sa tumeur. Elle n'avait pas disparu, mais elle ne grossissait plus. J'étais vraiment frappé par son optimisme, son envie de profiter de cette nouvelle chance. On a passé du temps ensemble, on est devenus amis. On a parlé de la beauté de la vie, même dans les moments les plus sombres. Comme disait Steve Jobs, "Se souvenir que l'on va mourir est le meilleur moyen que je connaisse pour éviter le piège de penser qu'on a quelque chose à perdre." Rohan, lui, il avait déjà tout perdu, et c'est dans cette obscurité qu'il a trouvé sa lumière. Il s'est rendu compte qu'il avait le pouvoir de choisir.
Il y a une vieille parabole bouddhiste qui dit un peu la même chose. Le Bouddha demande à son élève : "Si une personne est touchée par une flèche, est-ce douloureux ?" L'élève répond oui. Le Bouddha demande : "Si cette personne est touchée par une deuxième flèche, est-ce encore plus douloureux ?" L'élève répond oui à nouveau. Le Bouddha explique alors : "Dans la vie, on ne peut pas toujours contrôler la première flèche - la mauvaise chose qui arrive. Cependant, la deuxième flèche est notre réaction à cette mauvaise chose, et cette deuxième flèche est facultative." La première flèche, c'est l'épreuve, la souffrance, les difficultés. On ne peut pas l'éviter. Mais la deuxième flèche, c'est notre réaction. Et ça, on peut la contrôler.
Rohan, lui, était déterminé à ne pas se laisser toucher par cette deuxième flèche, même dans des circonstances terribles. Il disait qu'il avait perdu beaucoup, qu'il avait cette "épée de Damoclès" au-dessus de la tête. Mais que chaque matin, il pouvait choisir sur quoi se concentrer. Il pouvait choisir de se lamenter sur son sort, de se replier sur lui-même, de regarder les autres vivre la vie qu'il ne pouvait plus avoir. Ou alors, il pouvait choisir de se concentrer sur ce qu'il pouvait encore contrôler. Passer du temps avec les gens qui le soutiennent, qui l'inspirent. Être le genre de personne que les autres ont envie de fréquenter.
La vie est fragile, c'est clair. Mais chaque jour, on a le choix de la vivre pleinement. Et le choix des personnes qui nous entourent est primordial. Avec qui on a envie de partager notre énergie, notre amour, notre respect? Avec qui on veut passer ce temps si précieux qu'on a?
Parce qu'on a besoin de connexion pour survivre et s'épanouir, pour notre santé, notre bonheur. On a besoin de construire une vie riche en "richesse sociale". Et ça, ça repose sur trois piliers essentiels:
La profondeur: c'est-à-dire les liens forts et significatifs avec un petit cercle de personnes.
L'étendue: c'est le réseau de relations plus large qui nous apporte soutien et sentiment d'appartenance. Ça peut être des relations individuelles ou un engagement dans une communauté, une association, etc.
Et enfin, le statut acquis: c'est le respect, l'admiration et la confiance que l'on gagne auprès de ses pairs, grâce à nos actions et nos qualités, pas grâce à des signes extérieurs de richesse.
Et le truc, c'est que tout le monde peut construire cette richesse sociale, peu importe son origine, sa situation familiale ou financière. Ce qui compte, c'est d'agir maintenant. Parce que, comme le disent les auteurs du livre "The Good Life", "Comme les muscles, les relations négligées s'atrophient." Si on pense avoir tout le temps devant nous pour s'investir dans nos relations, on risque de se rendre compte trop tard qu'elles se sont détériorées au point de ne plus pouvoir les réparer. Si on zappe les réunions de famille quand on est jeune, on risque de ne plus avoir cette opportunité plus tard. Si on ne prend pas des nouvelles de ses amis, ils risquent de ne plus être là quand on aura besoin d'eux. Si on ne s'engage pas dans une association locale, on n'aura pas ce réseau quand on sera plus âgé.
Donc, il faut investir dans sa richesse sociale dès maintenant, en agissant au quotidien pour entretenir ses relations. C'est le meilleur moyen d'avoir une vie riche en connexions, en profondeur et en étendue.
Et pour mesurer cette richesse sociale, on peut se baser sur les trois piliers que j'ai mentionnés: la profondeur, l'étendue et le statut acquis. Ça nous donne une feuille de route pour agir concrètement et améliorer notre vie sociale.
Commençons par la profondeur. C'est donc ce lien fort avec un petit cercle de personnes, les gens sur qui on peut compter dans les bons comme dans les mauvais moments. C'est les personnes qu'on peut appeler à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit quand tout va mal. C'est notre "première ligne", quoi.
Pour cultiver cette profondeur, il faut être honnête, partager ses faiblesses, être à l'écoute des autres, les soutenir dans les moments difficiles et partager des expériences, positives ou négatives. Ça se construit sur le long terme, au fil des épreuves. Comme un muscle, ça se renforce quand on traverse des moments difficiles ensemble.
Et ce cercle de personnes peut inclure des membres de notre famille, mais ce n'est pas obligatoire. Ce qui compte, c'est de trouver ces connexions profondes, peu importe où elles se trouvent.
Un exemple intéressant, c'est celui des habitants d'Okinawa, une île japonaise où l'on trouve une forte concentration de centenaires. Là-bas, les gens ont une vie sociale très active et structurée. Ils forment des groupes d'amis dès leur plus jeune âge, parfois même dès cinq ans, et ils les gardent toute leur vie. Ces groupes, appelés "moai", se réunissent régulièrement pour s'amuser, discuter, rigoler, se soutenir mutuellement. C'est un système qui a fait ses preuves et qui semble contribuer à leur longévité.
Et puis, il faut savoir que ce cercle de profondeur n'est pas figé. Les relations évoluent, comme la vie. On peut créer de nouvelles connexions profondes, même dans des endroits inattendus, ou renforcer des relations existantes qui étaient peut-être en sommeil.
Parfois, il faut du temps pour qu'une relation s'épanouisse pleinement. Moi, par exemple, avec ma sœur, pendant longtemps, on était un peu en compétition. Elle était la "bonne élève", celle qui réussissait tout. J'étais jaloux, je voulais être comme elle. Et ça, ça a nui à notre relation. Mais ces dernières années, il s'est passé quelque chose de formidable : on a toutes les deux eu des enfants. Et là, d'un coup, la compétition a disparu. On s'est rendu compte qu'on était dans la même galère, quoi. On s'est enfin comprises. Trente ans après le début de notre relation, on s'est vraiment rencontrées. Et aujourd'hui, on a une relation profonde et sincère.
La leçon, c'est qu'on peut avoir une relation merveilleuse avec quelqu'un qu'on n'a pas encore rencontré.
La profondeur, c'est le pilier fondamental de la richesse sociale. Ça se construit au quotidien, avec honnêteté, soutien et partage. Sans profondeur, difficile d'être heureux et épanoui. Avec la profondeur, tout devient possible.
Ensuite, il y a l'étendue. C'est le réseau de relations plus large qui nous apporte soutien et sentiment d'appartenance. C'est un peu comme les cercles d'amis décrits par Robin Dunbar dans son livre "Friends". Le cercle le plus intime, c'est celui de la profondeur, dont on a parlé. Et puis, il y a les cercles plus larges, avec les bons amis, les amis, les connaissances, etc. Ces relations sont importantes parce qu'elles nous offrent un soutien varié, des opportunités professionnelles, des rencontres amoureuses, un sentiment d'appartenance.
On peut développer cette étendue en créant des relations individuelles, mais aussi en s'engageant dans une communauté. Ça peut être une communauté culturelle, spirituelle, locale, etc. Ce qui compte, c'est de se sentir connecté à quelque chose de plus grand que soi. Participer à une communauté, ça démultiplie notre richesse sociale. Ça nous met en contact avec des gens qu'on n'aurait jamais rencontrés autrement. Et ça nous procure un sentiment d'appartenance qui est une source de bonheur durable.
Il y a une étude qui montre que l'engagement communautaire, la religion et le patriotisme sont de moins en moins importants pour les Américains. La seule valeur qui a gagné en importance, c'est l'argent. Et dans le même temps, le nombre de personnes qui se disent "pas très heureuses" a fortement augmenté. Coïncidence ? Je ne crois pas.
Pour développer son étendue, il faut s'ouvrir au monde, essayer de nouvelles choses :
Rejoindre un club ou une association qui correspond à nos centres d'intérêt. Ça peut être un club de lecture, un club d'art, une salle de sport…
Participer à des événements religieux si on est croyant.
Rejoindre des groupes en ligne qui défendent des causes qui nous tiennent à cœur.
Organiser des randonnées avec des gens de notre région.
Aller à ce fameux événement de networking qu'on a toujours évité.
Tout ça crée des opportunités de nouvelles connexions. Et si on donne généreusement, sans attendre rien en retour, on va se construire un réseau solide qui va enrichir notre vie sociale.
Enfin, il y a le statut acquis. On est tous des animaux sociaux qui cherchent à être reconnus et respectés. C'est naturel. Le statut, c'est la position qu'on occupe par rapport aux autres. C'est l'estime que les autres ont pour nous, la façon dont ils nous perçoivent, la valeur qu'ils nous attribuent. C'est une forme de monnaie sociale qui influence nos interactions.
Même si le mot a une connotation négative, le statut est un phénomène humain tout à fait naturel et important. Autrefois, le statut était lié à la force physique ou à l'accès à des partenaires. Aujourd'hui, on signale souvent notre position sociale en affichant des signes extérieurs de richesse : une belle voiture, une montre de luxe, un sac de marque… C'est un peu le même principe que nos ancêtres qui gonflaient le torse pour impressionner les autres.
Le problème, c'est que le statut durable, le respect et l'admiration sincères de nos pairs, ça ne s'achète pas. Et la quête incessante de ces signes extérieurs de richesse peut nous mener dans une spirale infernale.
On connaît tous des gens qui sont tombés dans ce piège :
On achète une nouvelle garde-robe, mais personne ne la remarque.
On s'offre une belle voiture, mais on l'oublie dès qu'on voit le modèle plus récent chez le voisin.
On rejoint un club branché, mais on est déçu quand les membres les plus en vue partent dans un club encore plus exclusif.
On achète une nouvelle maison, mais on est frustré quand on entend dire qu'elle n'est pas située dans le "bon" quartier.
L'attrait de ces symboles, ce n'est pas le respect qu'on a pour ceux qui les possèdent, c'est l'idée du respect qu'on recevra quand on les aura à notre tour. Comme le dit Morgan Housel dans son livre "The Psychology of Money", "Quand on voit quelqu'un conduire une belle voiture, on pense rarement 'Wouah, le type qui conduit cette voiture est cool'. On pense plutôt 'Wouah, si j'avais cette voiture, les gens penseraient que je suis cool' ".
Pour éviter de tomber dans ce piège, il faut identifier les personnes qu'on respecte et qu'on admire vraiment, et se demander quelles sont les qualités ou les actions qui suscitent ce respect et cette admiration. Et je suis prêt à parier que ce ne sont pas les signes extérieurs de richesse qu'on convoite. Ces choses sont éphémères. Elles peuvent impressionner au premier abord, mais le respect et l'admiration viennent de la profondeur.
Comme dit Naval Ravikant, "Un corps en forme, un esprit apaisé et une maison remplie d'amour. Ces choses ne s'achètent pas, elles se gagnent." Les choses les plus précieuses et durables de la vie ne s'achètent pas avec de l'argent. Les choses qui suscitent le respect et l'admiration profonde de nos pairs ne sont pas à vendre.
D'où la distinction entre deux types de statut : le statut acheté et le statut acquis.
Le statut acheté, c'est l'amélioration de notre position sociale grâce à des symboles extérieurs de richesse :
L'adhésion à un club branché.
Une voiture, une montre, un sac à main ou des bijoux de luxe, achetés dans le seul but de montrer notre richesse.
Un vol en jet privé ou une croisière en bateau, pris plus pour la photo Instagram que pour l'utilité.
Le statut acquis, c'est le respect, l'admiration et la confiance que l'on gagne grâce à des qualités et des actions :
La liberté de choisir comment on passe son temps (et avec qui).
Des relations familiales saines et aimantes, construites grâce à notre présence et à notre attention.
Un travail qui a du sens et une expertise dans un domaine, développés grâce à des années d'efforts.
Une sagesse acquise au fil des expériences.
Un esprit adaptable, capable de gérer les situations stressantes, grâce à la méditation et à l'introspection.
Un corps fort et en forme, grâce à l'exercice physique et à une alimentation saine.
Une promotion professionnelle ou la vente d'une entreprise, après des années de travail acharné.
Le statut acquis est un sous-produit naturel d'une vie basée sur les principes. Ces symboles ne sont peut-être pas tape-à-l'œil, mais ils témoignent d'une profondeur qui ne peut pas s'acheter avec de l'argent.
Les jeux de statut font partie de la vie. On ne peut pas y échapper. Il faut simplement choisir les bons. Le statut acheté est éphémère. Il peut améliorer notre position temporairement, mais jusqu'à ce qu'on passe au niveau supérieur. Le statut acquis est durable. Il suscite le respect et l'admiration des personnes qui comptent pour nous.
Pour avoir une vie riche en richesse sociale, il faut se concentrer sur ce qui doit être gagné, pas sur ce qui peut être acheté.
Il est important de souligner que si les piliers de la richesse sociale sont les mêmes pour tous, leur application sera différente pour chacun. Le niveau de connexion sociale dont on a besoin pour se sentir heureux et épanoui varie d'une personne à l'autre. Un extraverti aura besoin d'un réseau étendu et de relations profondes pour ne pas se sentir seul, tandis qu'un introverti se contentera de quelques relations proches.
Voilà, j'espère que ces réflexions vous auront été utiles.