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Alors, euh, parlons un peu de, comment dire, du temps qui passe, hein ? C'est fou comme... on a l'impression que les jours sont interminables quand on a des enfants, mais en fait, les années, pffft, ça file à une vitesse !
Il y avait ce type, Greg Sloan, un truc comme ça, qui était vraiment, mais vraiment à fond dans sa carrière. Genre, vice-président chez Goldman Sachs, tu vois, la crème de la crème. Conseiller financier hyper respecté, un salaire de dingue, bref, la totale. Il avait tout ce qu'il voulait, vraiment. Mais un jour, un truc tout bête... Son fils, il avait cinq ans, je crois, devait avoir un truc à l'école, "Des donuts avec papa", un truc du genre. Et Greg, bah, il pouvait pas y aller, voyage d'affaires important, blabla. Et quand sa femme a dit ça à leur fils, le petit a juste haussé les épaules et il a dit, un truc du genre, "C'est pas grave, papa n'est jamais là de toute façon". Imagine un peu le coup de massue !
Apparemment, ça a été l'élément déclencheur. Il a démissionné de chez Goldman Sachs, plus tard dans l'année. Son fils a maintenant vingt-quatre ans, et il dit qu'il n'a aucun regret. C'est quand même fort, hein ?
Parce que, en fait, pendant dix ans, grosso modo, tu es la personne préférée de ton enfant. Sa, comment dire, sa star absolue. Après, bon, ils ont des potes, des copines, des conjoints, leurs propres enfants... Mais pendant ces dix années, tu es tout pour eux. C'est pendant cette période que se construit le lien parent-enfant. Et ce lien, il peut être solide comme un roc ou fragile comme du verre. Le truc, c'est que... quand tes enfants ont dix-huit ans, tu as déjà passé la grande majorité du temps que tu auras avec eux. C'est terrible, non ? Et, malheureusement, on vit dans une société où ces années-là coïncident avec le moment où les parents travaillent le plus, voyagent le plus, etc. Alors, ces moments précieux, ils passent à une vitesse... entre les soirées tard au bureau, les réunions inutiles, les emails pendant le dîner, les appels le week-end...
J'ai vu, je sais plus où, un post sur internet qui disait, "Dans vingt ans, les seules personnes qui se souviendront que tu as travaillé tard, ce sont tes enfants". C'est dur, mais c'est vrai.
Alors, bon, moi, je suis partagé, hein. D'un côté, être présent et passer du temps avec ceux qu'on aime, c'est ça le plus important, au final. Mais d'un autre côté, que tes proches te voient travailler dur sur des choses qui te passionnent, c'est une valeur qu'ils retiendront toute leur vie. Et ça, on l'oublie souvent quand on parle d'équilibre vie pro-vie perso.
En fait, il faut naviguer entre ces deux convictions. Ce n'est pas forcément une question de sacrifier sa carrière, de ne pas réaliser son potentiel professionnel pour être toujours avec ses enfants. Non. Le truc, c'est d'avoir la lucidité de choisir. De définir son propre équilibre et de vivre en fonction de ses choix, pas par défaut.
Il faut se poser les bonnes questions, et ne pas accepter la réponse toute faite qu'on essaie de te vendre. Il faut comprendre que ces dix premières années sont différentes, que ce n'est peut-être pas le moment de foncer tête baissée sur une promotion ou un nouveau poste. En tout cas, il faut être conscient des sacrifices que tu fais si tu le fais.
Greg Sloan, lui, il a fait son choix. Il a préféré être là pour coacher l'équipe de baseball de son fils, être présent dans sa vie. Et il dit que ça a même sauvé son mariage !
Alors, bien sûr, avoir la possibilité de choisir, c'est déjà un privilège. Mais pour ceux qui ont cette chance, il ne faut pas la gâcher en suivant le chemin tout tracé. Il faut se poser les questions, réfléchir et peser le pour et le contre.
Moi, je me souviens de mon père. Il a toujours réussi à trouver un équilibre. Il rentrait pour le dîner, il jouait avec moi dehors, et après, il travaillait tard quand j'étais couché. C'est en le voyant travailler dur sur des choses qui le passionnaient que j'ai développé ma propre discipline. Mais il n'a jamais laissé son travail empiéter sur ce qui était le plus important pour lui : sa famille.
Je me rappelle aussi d'un voyage à l'étranger avec lui. Pendant que je regardais des films dans l'avion, il a bossé non-stop pendant douze heures sur sa présentation. J'étais impressionné ! Et quand je lui ai demandé comment il avait fait pour ne pas regarder un seul film, il m'a répondu avec un sourire, "C'est nécessaire pour être à la hauteur de mes propres exigences et pour pouvoir t'emmener avec moi".
J'ai toujours eu l'impression d'être connecté à son travail parce qu'il prenait le temps de m'expliquer pourquoi il travaillait dur et ce qu'il voulait accomplir. Et ça, c'est beau. Ça permet à tes proches de comprendre pourquoi tu t'investis autant, la valeur que ça crée pour eux et pour toi, et de se sentir liés à ton évolution. Une absence due au travail devient plus compréhensible quand elle est justifiée.
Ces "années magiques", elles devraient être un signal d'alarme : il faut se battre pour cet équilibre, être présent et profiter de ce temps précieux qu'on a avec nos enfants. Il faut arrêter de vivre dans une logique de bonheur différé, en se disant, "Je vais travailler dur maintenant pour être heureux et passer du temps avec mes enfants quand j'aurai soixante ans". Parce que quand tu auras soixante ans, ils n'auront plus trois ans.
Ces années magiques, elles disparaîtront si tu les laisses faire. Alors, il faut rejeter les choix par défaut, se poser les bonnes questions, accepter les tensions et créer l'équilibre qui convient à ton monde.
Et surtout, rappelez-vous : les jours sont longs, mais les années sont courtes. Vraiment courtes.