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Alors, euh… voilà, hein. Je voulais vous parler, euh… de, disons, les fondements d'une bonne alimentation pour l'énergie. C'est vrai, quoi, on est bombardés d'informations, parfois contradictoires, sur ce qu'il faut manger. C'est un vrai casse-tête!

Je me souviens d’une fois, pendant ma résidence, un patient, carrément fou de rage, me hurlait dessus parce que je refusais de lui prescrire encore des antidouleurs opioïdes. Il savait très bien que les enquêtes de satisfaction des patients influençaient mon évaluation. Et même mon salaire! C’est dingue, non ? Parfois, le bien-être du patient passe après sa satisfaction… J’étais tellement naïf à l'époque. Je me disais que les gens sont faibles pour agir comme ça mais au final, ces addictions viennent souvent d'une prescription légale et ces overdoses se passent quand les patients se retrouvent à acheter de la drogue coupée, et souvent fatale.

C'est vrai qu'on entend beaucoup parler de la crise des opioïdes. Mais, il y a une autre crise, plus sournoise, où des substances hyper-addictives sont imposées à tout le monde, dès la naissance. Et ça cause plus d'un million de morts par an. Je parle des aliments ultra-transformés.

Le truc, c'est que... c'est une addiction, quoi! On est accros à ces aliments. On a beau savoir que c'est mauvais pour nous, on continue à en manger. On va à l'encontre de nos instincts. Comment expliquer autrement que 30% des ados soient pré-diabétiques et que 80% des adultes soient en surpoids ou obèses? C’est fou quand on y pense…

La solution, elle est simple en fait : privilégier les aliments bruts, non transformés et limiter, voire supprimer, les aliments industriels. Facile à dire, hein? Parce qu'on est complètement perdus avec toutes ces étiquettes: bio, végétal, naturel, sans OGM, commerce équitable, durable, sans cruauté, sans hormones, régénératif, sans gluten, élevé en plein air, nourri à l'herbe, conventionnel… Pfff! On s'y perd!

Il faut arrêter de se focaliser sur les régimes à la mode. Il faut analyser les aliments en détail, regarder ce qu'ils contiennent, et voir si c'est bon ou mauvais pour nos cellules. Un aliment, c'est un ensemble de molécules. Si ces molécules répondent aux besoins de nos cellules, on est en bonne santé. C'est comme l'eau et l'arsenic, quoi. L'eau, c'est bon, ça hydrate. L'arsenic, c'est mauvais, ça tue. On le voit bien là. Mais on n'y pense pas toujours pour les aliments. Prenez un burger. Ça peut être :

* du bœuf d'un élevage industriel, nourri aux céréales
* du bœuf d'un élevage en plein air, nourri à l'herbe, sans pesticides
* un burger végétal, Beyond Burger ou Impossible Burger

La composition moléculaire de ces trois burgers est totalement différente. Un bœuf nourri à l'herbe, c'est plein d'oméga-3, des acides gras anti-inflammatoires. Un bœuf nourri aux céréales, c'est cinq fois moins d'oméga-3 et beaucoup plus d'oméga-6, des acides gras inflammatoires. Le bœuf nourri à l'herbe est aussi plus riche en vitamines A, E et en bêta-carotène, essentiels pour le métabolisme et le système immunitaire.

Les principaux ingrédients du Beyond Burger, c'est de la protéine de pois et de l'huile de canola. L'huile de canola est riche en oméga-6, donc le Beyond Burger est plus inflammatoire que le bœuf nourri à l'herbe. Il y a aussi des "arômes naturels" (un terme trompeur, car ils peuvent être très transformés et contenir des additifs chimiques) et de la méthylcellulose, un ingrédient qu'on trouve dans les laxatifs! Bref, ces trois burgers n'apportent pas du tout les mêmes informations à nos cellules.

Il faut voir au-delà des étiquettes et comprendre comment les aliments agissent sur la santé de nos cellules. Prenez le brocoli. On peut le voir comme un simple légume vert. Ou alors, on peut le voir comme un écosystème de molécules qui contribuent à une bonne énergie, en réduisant le stress oxydatif, l'inflammation chronique et les dysfonctions mitochondriales. Les fibres du brocoli nourrissent nos bactéries intestinales et la paroi de notre intestin, ce qui réduit les problèmes de perméabilité intestinale et l'inflammation chronique, et ça aide à produire des substances qui optimisent le fonctionnement des mitochondries, comme les acides gras à chaîne courte (AGCC). La vitamine C du brocoli protège nos mitochondries du stress oxydatif. La vitamine K diminue les dysfonctions mitochondriales en transportant des électrons dans les mitochondries. Et le folate est un cofacteur essentiel pour les protéines mitochondriales qui produisent de l'ATP. Le brocoli contient aussi plein d'antioxydants qui protègent nos cellules. Tout ça, ça améliore notre énergie. On n'a pas besoin de connaître tous ces termes scientifiques, mais il faut penser aux aliments comme des informations moléculaires qui influencent notre fonctionnement au quotidien et sur le long terme.

Ce qu'il faut retenir, c'est qu'on prend des centaines de micro-décisions par jour concernant notre alimentation, et ça change notre "destinée" génétique et physiologique.

Pendant ma formation, les médecins sont formés à donner des conseils vagues, du genre "mangez plus de fruits et légumes" puis de prescrire des médicaments. En fait, on nous dit que la nutrition, c'est un sujet "flou", "pas basé sur des preuves". On ne trouve pas de recommandations nutritionnelles précises dans les protocoles de traitement des maladies. Par exemple, dans les centaines de pages de recommandations pour la migraine, la sinusite, le COVID-19 et le cancer de la prostate, on ne parle jamais de régime alimentaire à adopter, alors qu'il existe des études scientifiques qui montrent les bienfaits de l'alimentation dans ces cas. On considère les médicaments et la chirurgie comme des interventions "héroïques", alors que la nutrition, c'est "léger". On oublie que les aliments naturels contiennent plus de 5000 composés phytochimiques différents, chacun ayant un impact sur notre santé. Et ça, c'est de la médecine.

Les molécules qu'on ingère chaque jour ont un impact sur notre santé. Nos pensées, nos émotions, tout vient de notre alimentation. On a été créés à partir de la nourriture dans le ventre de notre mère, et tout ce qu'on mange continue de nous façonner. Nos organes, nos neurotransmetteurs, nos hormones, nos nerfs, nos mitochondries, tout est fait à partir de ce qu'on mange. On ne sort pas de nulle part, on sort de la nourriture.

Souvent, on nous dit que nos gènes sont notre destin, mais c'est faux. Nos gènes ne déterminent pas tout. Ce qu'on mange et notre mode de vie influencent l'expression de nos gènes et la biologie de nos cellules. Les molécules contenues dans les aliments agissent comme des signaux. Elles peuvent augmenter ou diminuer l'expression de nos gènes, modifier la structure de l'ADN et activer des voies de signalisation cellulaire, comme celles qui contrôlent la production d'énergie.

Ce qu'on mange est la décision la plus importante pour notre santé et notre bonheur. Il faut comprendre pourquoi l'alimentation est notre arme la plus puissante contre les maladies chroniques.

Premièrement, ce qu’il faut comprendre, c’est que notre alimentation détermine la structure et le fonctionnement de nos cellules et de notre microbiome.

Nos corps sont entièrement fabriqués à partir de nourriture. Manger, c'est transformer et assimiler des éléments du monde extérieur pour les intégrer à notre corps. Chaque jour, les aliments se décomposent en différents éléments dans notre intestin, puis ces éléments sont absorbés dans notre sang et utilisés pour reconstruire notre corps. Si on donne les bons éléments à notre corps, on construit les bonnes structures, et on est en bonne santé.

Par exemple, les graisses alimentaires dans nos membranes cellulaires sont des éléments de structure. Nos régimes industriels ont changé la structure de nos membranes cellulaires, qui sont essentielles au bon fonctionnement de nos cellules. Elles contiennent les récepteurs, les canaux, les enzymes et les ancrages qui permettent aux signaux d'entrer et sortir des cellules. Il faut un bon équilibre entre les oméga-3, qui sont anti-inflammatoires et rendent les membranes élastiques, et les oméga-6, qui favorisent l'inflammation. Avec les aliments ultra-transformés, riches en oméga-6 issus d'huiles végétales transformées, notre consommation d'oméga-6 a explosé par rapport à notre consommation d'oméga-3, ce qui a modifié la structure et le fonctionnement de nos membranes cellulaires. En modifiant notre consommation d'oméga-3 et d'oméga-6, on peut modifier le ratio de la membrane en seulement trois jours, car les membranes cellulaires se renouvellent rapidement.

Ensuite, l'alimentation est un message du monde extérieur qui peut activer ou inhiber les voies génétiques à l'intérieur de notre corps. Plus que des éléments de structure, les aliments sont des molécules de signalisation qui régulent le fonctionnement de nos cellules et de notre corps, y compris l'expression de nos gènes. Ils peuvent agir comme des hormones et créer ou atténuer le stress oxydatif. Ils peuvent modifier le fonctionnement des enzymes en servant de cofacteurs, comme une clé qui active des machines dans la cellule pour fabriquer de l'ATP ou faire d'autres choses.

Par exemple, manger des épices comme le curcuma (qui réduit l'inflammation chronique) ou des légumes crucifères (qui réduisent le stress oxydatif) permet d'envoyer des signaux qui favorisent une bonne énergie.

Les isothiocyanates, des molécules présentes dans les légumes crucifères comme le brocoli et les choux de Bruxelles, aident à combattre le stress oxydatif. Normalement, en cas de stress oxydatif, la cellule augmente l'expression des gènes des molécules antioxydantes en envoyant une protéine appelée Nrf2 dans le noyau pour se fixer sur le génome et augmenter l'expression des gènes antioxydants. Quand elle ne fait pas ça, Nrf2 est inactivée en restant liée à une protéine appelée Keap-1. Les isothiocyanates des légumes crucifères agissent en se liant à Keap-1, ce qui libère Nrf2 qui va dans le noyau pour favoriser l'expression des gènes antioxydants.

Le curcumine, qui donne sa couleur jaune au curcuma, agit de la même manière que les isothiocyanates, mais au lieu d'augmenter les gènes antioxydants, elle bloque les gènes pro-inflammatoires. Normalement, une protéine appelée NF-κB vit dans la cellule et, en interagissant avec l'ADN, elle entraîne l'expression d'un ensemble de gènes impliqués dans la signalisation inflammatoire. Une suractivation de NF-κB (causée par un excès de stress oxydatif, des aliments transformés, un manque de sommeil et un stress psychologique) entraîne une inflammation chronique, qui peut endommager le corps et favoriser la résistance à l'insuline. Quand elle n'est pas stimulée, NF-κB est liée à des protéines IkB et inactivée. Les protéines IkB sont elles-mêmes inactivées quand un autre ensemble de protéines, appelées kinases IkB, marquent IkB avec une molécule appelée phosphate. Donc, quand les kinases IkB sont activées, elles inactivent IkB, et NF-κB est libre d'aller dans le noyau et d'exercer ses effets pro-inflammatoires. Dans la cellule, la curcumine supprime la kinase IkB, ce qui maintient IkB liée à NF-κB, la désactivant. La curcumine désactive donc l'activité génétique pro-inflammatoire dans la cellule.

Enfin, notre alimentation définit la composition de notre microbiome.

Notre microbiome, c'est les trillions de bactéries qui vivent dans notre corps. Il détermine notre santé métabolique, notre humeur et notre longévité. C'est un peu comme notre âme: invisible, à l'intérieur de nous, et il détermine la qualité et la quantité de notre vie et ce qu'on pense et fait. Et il est immortel, car après notre mort, il décompose notre corps et persiste. Une grande partie de l'objectif de manger, c'est de nourrir cette bête bien intentionnée pour qu'elle nous serve en transformant les aliments que nous mangeons en diverses substances chimiques qui contrôlent nos pensées et nos corps. Si on maltraite ou nourrit mal le microbiome, notre vie sera affectée de manière incroyable: dépression, obésité, maladie auto-immune, cancer, troubles du sommeil, etc. Si on prend soin du microbiome, notre vie devient plus facile comme par magie.

Les fibres, les aliments riches en probiotiques et les aliments végétaux riches en polyphénols nourrissent et soutiennent la santé du microbiome, ce qui permet d'avoir une paroi intestinale solide (ce qui réduit l'inflammation chronique) et au microbiome de générer des substances chimiques qui soutiennent le métabolisme, comme les AGCC. On peut considérer le microbiome comme un transformateur magique de nourriture en médicament.

Quand certaines bactéries de notre microbiome rencontrent des composés végétaux appelés acide ellagique et ellagitanine (présents dans les grenades, certaines baies et certains fruits à coque), elles les transforment en une classe de composés appelés urolithines, dont l'urolithine A est une forme courante. Ces urolithines sont absorbées et voyagent dans le sang. Quand l'urolithine A pénètre dans les cellules du corps, elle améliore l'énergie de plusieurs manières. Tout d'abord, elle agit comme un antioxydant, et ensuite, elle stimule le processus de mitophagy, un mécanisme de contrôle de la qualité des mitochondries qui permet de dégrader les mitochondries endommagées et superflues.

Il faut donc choisir nos aliments avec soin pour qu'ils remplissent leurs rôles structurels, fonctionnels et de soutien du microbiome, afin d'être en bonne santé et d'avoir une bonne énergie.

Et ça nous amène au deuxième principe : manger, c'est faire correspondre les besoins de nos cellules avec ce qu'on met dans notre bouche.

Tout régime qui génère un fonctionnement cellulaire optimal, élimine les symptômes chroniques et conduit à des biomarqueurs optimaux est le bon régime pour vous.

Il faut penser à ce que représente la nourriture du point de vue de nos cellules: l'intérieur de notre corps est chaud, humide et sombre. La plupart de nos trente-sept trillions de cellules vivent dans l'obscurité humide à l'intérieur de nous, et attendent patiemment les signaux et les informations pour savoir ce qu'elles doivent faire pour nous donner une bonne vie. Les cellules ne peuvent évidemment pas voir, entendre ou sentir. Elles ont seulement des récepteurs et des canaux sur leurs membranes qui leur permettent de recevoir des informations en attendant patiemment que les nutriments passent et qu'elles puissent les absorber et les utiliser pour faire leur travail.

Si ce qui passe, ce sont les informations structurelles et fonctionnelles nécessaires pour faire leur travail, nos cellules (et donc nous) seront en bonne santé.

Si les bonnes informations ne passent pas, elles seront perdues. Si des signaux dangereux passent, elles seront endommagées. En désespoir de cause, elles essaieront de construire les structures dont elles ont besoin ou de faire le travail qu'elles doivent faire avec ce matériel de mauvaise qualité, mais ça se passera mal, comme un constructeur qui construirait une maison avec des briques de mauvaise qualité ou en quantité insuffisante. Tout ce que nous mangeons détermine ce avec quoi nos cellules vont interagir aveuglément et ce qui déterminera leur sort.

Manger, c'est un problème de correspondance: faire correspondre les entrées alimentaires avec les besoins des cellules produit la santé. Si on ne fait pas correspondre correctement les entrées avec les besoins ou si on introduit des substances nocives auxquelles le corps ne devrait pas être exposé, on a des symptômes et des maladies.

On mange soixante-dix tonnes de nourriture dans notre vie. La nourriture reconstruit constamment nos corps qui meurent et se régénèrent rapidement. On renouvelle entièrement nos cellules de peau toutes les six semaines environ, et notre paroi intestinale est renouvelée presque chaque semaine. Tout est reconstruit à partir de nourriture. Malheureusement, plusieurs facteurs ont conduit à ce que la majorité de ces soixante-dix tonnes soient inutiles ou nuisibles au processus de renouvellement constant de notre corps et à son fonctionnement de base. Pas étonnant que tant d'entre nous soient malades ou ne se sentent pas bien.

Tout d'abord, les pratiques agricoles industrielles (comme la monoculture, le labour, les pesticides et l'élevage intensif des animaux) entraînent une diminution considérable des nutriments dans nos aliments. Un fruit ou un légume que nous mangeons aujourd'hui contient jusqu'à 40% moins de minéraux, de vitamines et de protéines que le même aliment il y a soixante-dix ans.

Ensuite, nos aliments sont transportés sur de longues distances, ce qui cause la dégradation et l'endommagement des nutriments. La distance moyenne parcourue par les produits agricoles de la ferme à l'assiette aux États-Unis est d'environ 1500 miles. Pendant ce voyage, certains fruits et légumes peuvent perdre jusqu'à 77% de leur teneur en vitamine C, un micronutriment essentiel pour la production d'ATP dans les mitochondries et l'activité antioxydante dans la cellule. On peut penser que "manger local" ou faire ses courses sur les marchés de producteurs est futile, mais c'est en fait une étape essentielle pour s'assurer d'obtenir un maximum d'informations moléculaires utiles dans les bouchées que nous prenons pour construire et instruire notre corps.

Troisièmement, la plus grande partie de notre consommation de calories aux États-Unis provient d'aliments ultra-transformés, dépouillés de leur nutrition. Environ 60% ou plus des calories que consomment les adultes aux États-Unis sont des déchets ultra-transformés. On voit qu'une fraction seulement de ces soixante-dix tonnes répond aux besoins fonctionnels des cellules.

Pas étonnant qu'on soit insatiables en tant que culture et qu'on se mange jusqu'à la mort prématurée. On n'obtient pas ce dont on a besoin de la matière industrielle appauvrie en nutriments que nous mangeons, alors la sagesse profonde de notre corps et de notre microbiome nous pousse à consommer davantage.

Il est essentiel de consommer la majeure partie de notre nourriture à partir de sources non transformées de haute qualité. Quand on mange des aliments ultra-transformés, où les nutriments essentiels ont été retirés de leur forme d'aliment entier, on réduit immédiatement la possibilité que nos cellules obtiennent ce dont elles ont besoin. Quand on mange des aliments entiers, non transformés, on a beaucoup plus de chances de donner les bonnes choses à nos cellules. Et si on mange des aliments cultivés dans un sol sain et prospère qui n'a pas été souillé par des pesticides, notre nourriture aura la plus grande probabilité d'être remplie des molécules nécessaires pour que nos cellules prospèrent et le moins de substances nocives qui leur nuisent. La faim s'atténuera sans effort parce que les besoins de nos cellules sont satisfaits.

Il est intéressant de noter que le "problème de correspondance" de l'alimentation pour les besoins des cellules est dynamique et peut changer d'un jour à l'autre et dans différentes phases de la vie. Par exemple, pendant la seconde moitié du cycle menstruel (la phase lutéale post-ovulation), les femmes ont tendance à être plus résistantes à l'insuline en raison de niveaux de progestérone relativement élevés, ce qui peut induire un stress oxydatif dans les mitochondries en favorisant la production de peroxyde d'hydrogène (un radical libre). Augmenter le soutien alimentaire antioxydant pendant la seconde moitié du cycle menstruel, ainsi que minimiser les aliments à indice glycémique élevé qui pourraient exacerber les fluctuations glycémiques induites par la résistance à l'insuline, est une intervention alimentaire dynamique. Pendant la phase lutéale, j'ai tendance à me concentrer sur les baies riches en antioxydants, les légumes crucifères et les épices comme la cardamome et le curcuma, et j'insiste sur les aliments à faible indice glycémique, comme les légumes à feuilles vertes, les noix, les graines, le poisson, les œufs et les viandes élevées en pâturage.

Un deuxième exemple des besoins changeants des cellules est la façon dont plusieurs micronutriments, dont le zinc et le magnésium (qui sont tous deux nécessaires à plus de trois cents réactions chimiques dans le corps), peuvent s'épuiser en période de stress psychologique. Les chercheurs avancent plusieurs raisons possibles à cela, notamment une augmentation des demandes métaboliques, une plus grande excrétion de micronutriments ou une plus grande utilisation des micronutriments antioxydants quand le stress augmente. Compte tenu de cela, soutenir le corps avec des micronutriments supplémentaires pendant les périodes de stress psychologique accru pourrait devenir une intervention pour minimiser le dysfonctionnement cellulaire et l'augmentation des maladies qui accompagnent le stress chronique.

Les bouchées sont des opportunités, et il ne faut pas en gaspiller une seule. Il faut que chaque bouchée communique avec nos cellules sur ce qu'on attend d'elles.

C'est ce qu'on appelle la communication avec les cellules.

Il faut imaginer sa conscience et son libre arbitre comme un général de l'armée. Les cellules sont les troupes qui défendent l'intégrité et la sécurité de notre vie. Les aliments sont les messages que le général choisit d'envoyer pour motiver et dire aux troupes ce qu'elles doivent faire. La capacité du général à survivre (ainsi que la survie des troupes) dépend de la qualité et de la clarté des messages. Il faut parler clairement et correctement si on veut survivre.

Dans un état optimal, la nourriture envoie des messages clairs à nos cellules sur ce que notre corps doit faire pour prospérer. Des choix alimentaires et des comportements alimentaires spécifiques peuvent dire différentes choses à notre corps, comme les suivants:

* Acides gras oméga-3 (présents dans le saumon, les sardines, les graines de chia, les noix, etc.) aux cellules immunitaires: Baissez vos défenses. Tout va bien maintenant.
* Légumes crucifères (présents dans le chou-fleur, le chou, les choux de Bruxelles et le chou frisé, etc.) à l'ADN: C'est une période difficile et nous devons produire plus de défenses.
* Leucine (un acide aminé essentiel présent dans le bœuf, le porc, le yaourt, les lentilles et les amandes, etc.) aux muscles: Il est temps de construire. Allons-y.
* Magnésium (présent dans les graines de citrouille, les graines de chia, les haricots, les légumes à feuilles vertes et les avocats, etc.) aux neurones: Détendez-vous!
* Fibres au microbiome: Je vous aime.
* Jeûne intermittent: Nous devons nettoyer les choses.
* Herbicides et pesticides synthétiques aux bactéries saines dans l'intestin: Il est temps de mourir.

Un exemple de communication claire avec le corps: les thylakoïdes régulent la faim.

On se souvient peut-être du cours de biologie du lycée que les chloroplastes sont les parties des plantes qui génèrent de l'énergie à partir du soleil. À l'intérieur des chloroplastes, les disques verts appelés thylakoïdes sont les piliers de ce processus, et on les consomme si on mange des légumes verts non transformés. Quand les thylakoïdes entrent dans l'intestin, ils bloquent l'activité de l'hormone lipase, qui est libérée par le pancréas pour digérer les graisses. Inhiber la lipase ralentit la dégradation des graisses et augmente la sensation de satiété. Les thylakoïdes suppriment également la faim en stimulant deux hormones qui favorisent la satiété: la cholécystokinine (CCK) et le peptide 1 de type glucagon (GLP-1). Ces deux hormones sont considérablement augmentées quand des niveaux élevés de thylakoïdes sont présents dans les repas. Les personnes qui mangent des thylakoïdes ont une envie profondément diminuée de sucreries. Les thylakoïdes représentent une façon de signaler à son corps qu'on a assez mangé. On les trouve en grande quantité dans les épinards crus, le chou frisé, le persil, la roquette, le brocoli et la spiruline.

Quand je me fais un smoothie le matin, rempli d'une douzaine d'ingrédients biologiques, je réfléchis exactement à la conversation que je veux avoir avec mon corps ce jour-là: sécurité, force, satiété et résilience.

Comme dans toute relation, une mauvaise communication peut entraîner de la confusion et des problèmes.

C’est pour ça qu’il faut comprendre que les fringales extrêmes sont un signal de nos cellules qui nous disent qu'on leur envoie des messages contradictoires.

La genèse des fringales est complexe, impliquant plus d'une douzaine d'hormones, plusieurs régions du cerveau et le microbiome. Mais, une façon fondamentale de penser à cela est que les fringales (signifiant un désir hédoniste pour un aliment spécifique) sont un signe qu'on a confondu nos cellules par le biais de notre alimentation. On peut surmonter les fringales en communiquant clairement avec son corps par le biais de choix alimentaires.

Beaucoup de patients et de personnes à qui je parle de changer leur alimentation ont l'impression qu'ils ne peuvent tout simplement pas abandonner ce dont ils ont envie.

"C'est trop difficile."

"Je ne peux tout simplement pas arrêter de manger ces choses!"

"Je préférerais couper cinq ans de ma vie plutôt que d'abandonner X [insérer un aliment hautement addictif]!" Malheureusement, j'ai entendu cette dernière phrase des dizaines de fois.

Un point clé pour comprendre comment surmonter les fringales et créer un sentiment de liberté totale avec la nourriture est le suivant: si votre corps vous pousse à acquérir des aliments spécifiques (fringales), c'est un signal que les besoins biologiques de vos cellules humaines ou de vos cellules du microbiome ne sont pas satisfaits, et ils emploient leurs outils (comme la sécrétion d'hormones de la faim) pour vous inciter à rechercher agressivement de la nourriture avec la chance que vous mangiez quelque chose qui satisfasse leur besoin fondamental. On peut se considérer soi-même et son comportement comme un robot agissant à la volonté de ses cellules et de son microbiome.

On se mange dans un état de mauvaise énergie parce que la nourriture que nous mangeons exploite des voies addictives plutôt que de satisfaire nos besoins ou de cocher les cases de notre corps. On a appris que la "surnutrition chronique" (c'est-à-dire la suralimentation) est une cause fondamentale de la sollicitation excessive de nos mitochondries et de la génération d'une accumulation de graisse intracellulaire et d'une résistance à l'insuline. On ne peut pas se forcer à éviter de manger trop de manière chronique. Nos motivations sont trop fortes, et les signaux de notre microbiome sont trop puissants. La meilleure chance de lutter contre la surnutrition chronique est de manger de la vraie nourriture non transformée. Quand on fait cela, on exploite les mécanismes de régulation extrêmement sensibles du corps, qui nous empêcheront de manger plus que ce dont on a besoin. Quand on mange de vrais aliments non transformés, on éprouve également plus de plaisir et on cesse de vouloir les autres choses (sans effort). J'ai passé une grande partie de mon enfance et de ma formation chirurgicale contrôlée par des fringales au point de ne pas quitter la maison sans une réserve de friandises sucrées dans mon sac, en particulier des Hershey's Kisses ou des Reese's Peanut Butter Cups. Apprendre à simplement charger mon corps avec plus d'aliments non transformés a effacé ces fringales, qui me semblaient autrefois faire partie de mon identité.

Quand je pense aux pires exemples de nourriture qui confondent nos cellules, je pense au fructose. Le fructose liquide est apparu dans les années 1970 et a complètement changé la relation entre les humains et le sucre, augmentant notre consommation de fructose ajouté de 6 grammes par jour (provenant des fruits) à 33 grammes par jour, une augmentation de cinq fois de cette substance. Quand le fructose entre dans le corps en grande quantité, il épuise les niveaux d'ATP dans la cellule, ce qui entraîne moins d'énergie cellulaire disponible. Il génère également de l'acide urique comme sous-produit de son métabolisme, ce qui cause un stress oxydatif mitochondrial et un dysfonctionnement mitochondrial. Pour la cellule, cette diminution rapide de l'ATP et une énergie cellulaire plus faible signalent la famine et induisent un appétit intense et des comportements de recherche de nourriture pour plus de sucre dans l'espoir d'augmenter les niveaux d'ATP dans la cellule. Simultanément, pour contrer la famine perçue, le dysfonctionnement mitochondrial induit par l'acide urique entraîne le stockage du sucre sous forme de graisse. Le fructose dit aux cellules (et donc au corps): Vous êtes affamés et vous vous préparez pour l'hiver. Mangez autant que vous le pouvez et stockez-le!

De nombreux animaux visent à stocker autant de graisse que possible avant la faible disponibilité de nourriture de l'hiver. Ils se gavent de fruits mûrs riches en fructose. Le pic de courte durée de la consommation de fructose pendant l'automne entraîne des comportements de recherche de nourriture et augmente même la violence et l'agressivité. Pour l'animal, cette période de gavage de fruits est une situation de vie ou de mort, et un afflux de fructose active cet interrupteur de survie qui modifie le métabolisme et le comportement. Le concept de l'interrupteur de survie vient du Dr Rick Johnson, auteur de Nature Wants Us to Be Fat. Mais, maintenant que le sirop de maïs à haute teneur en fructose ultra-concentré est disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, notre interrupteur de survie a été utilisé contre nous pour nous transformer en accros agressifs à la recherche de nourriture, nous préparant à une hibernation qui ne vient jamais.

Les entreprises alimentaires ont également maîtrisé la science des pics de glucose pour rendre la nourriture plus addictive. La recherche a montré que les fringales intenses se produisent souvent après un pic de glycémie suivi d'une chute (hypoglycémie réactive), dont on a parlé. Quand on charge son corps de sucre, comme après avoir mangé des aliments à base de glucides raffinés ou des aliments avec du sucre ajouté, le corps libère une poussée d'insuline pour aider à retirer tout ce glucose du sang. Ce qui peut résulter de la poussée est une chute brutale de la glycémie, avec des niveaux qui descendent souvent en dessous de la ligne de base pré-repas. Cette période de glycémie basse post-pic (ou hypoglycémie) s'est avérée être le moment où les gens ont souvent envie d'une collation riche en glucides, et la baisse moyenne du glucose post-repas par rapport à la ligne de base peut même prédire une augmentation de la faim deux à trois heures après le repas et un apport calorique plus important au repas suivant et dans la période de vingt-quatre heures suivante. Le choix d'aliments qui font monter et descendre la glycémie met le corps dans une panique confuse, cherchant de la nourriture pour se stabiliser. On peut prévenir ce cycle en évitant une montée en flèche du glucose grâce à des stratégies simples de stabilisation de la glycémie. Il est intéressant de noter que, quand on porte un MCG, de nombreuses personnes qui pensent qu'elles ou leurs enfants souffrent d'"hypoglycémie" constatent en fait que le vrai problème est qu'elles font monter leur glycémie trop haut, ce qui est ensuite suivi d'une chute hypoglycémique réactive. La solution est donc de stabiliser la glycémie, d'apprendre à manger pour éviter les gros pics et de devenir plus flexible métaboliquement.

Dans une étude fascinante sur la faim menée par le Dr Kevin Hall, publiée dans Cell en 2021, des chercheurs ont placé vingt participants avec un poids stable dans un établissement hospitalier aux NIH pendant un mois entier. Là, ils n'ont mangé que de la nourriture livrée par l'équipe de recherche. Ils ne pouvaient pas partir. Pendant les deux premières semaines, les participants ont pu manger des quantités illimitées d'aliments ultra-transformés fabriqués industriellement. Ce régime était composé d'aliments de base américains courants, notamment des Cheerios, des croissants, du yaourt Yoplait, des muffins aux bleuets, de la margarine, des raviolis au bœuf emballés, de la limonade de régime, des biscuits à l'avoine et aux raisins secs, du pain blanc, de la sauce achetée en magasin, du maïs en conserve, du lait au chocolat faible en matières grasses, de la dinde de charcuterie, des tortillas, de la relish aux cornichons Heinz, de la mayonnaise Hellmann's, des biscuits sablés, des Fig Newtons, du jus d'orange, des Tater Tots, des frites, des cheeseburgers avec du fromage américain, du ketchup Heinz, du bacon de dinde, des muffins anglais, des croquettes de poulet, des pains à sous-marin, des craquelins, des hot-dogs, des burritos, des croustilles de tortilla, etc.

Au cours des deux semaines suivantes, les participants ont pu manger des quantités illimitées d'aliments non transformés, comme des œufs brouillés frais et des omelettes, des légumes cuits à la vapeur et rôtis, du riz, des noix, des fruits, de la farine d'avoine avec des baies et des amandes crues, des salades avec du poulet, des pommes, de la vinaigrette faite maison, du hachis de patates douces, du yaourt grec non sucré avec des fruits, des crevettes, du saumon, de la poitrine de poulet, du rôti de bœuf et des patates douces cuites au four.

Les chercheurs ont pesé chaque morceau de nourriture laissé sur les assiettes, de sorte qu'ils connaissaient la quantité précise que chaque participant avait mangée. Étonnamment, les participants ont mangé plus de 500 calories de moins par jour pendant les deux semaines de consommation illimitée d'aliments non transformés, ce qui représente environ 7 000 calories de moins en seulement deux semaines. Les participants ont perdu deux livres en moyenne pendant la période de consommation d'aliments non transformés et ont pris deux livres pendant la période de consommation d'aliments ultra-transformés. Et, sans surprise, les hormones de satiété étaient significativement différentes entre les deux périodes, les aliments non transformés donnant des niveaux d'hormones de satiété plus élevés et des hormones de faim plus faibles. Ainsi, dans les mêmes corps, deux signaux alimentaires différents (non transformés par rapport à ultra-transformés) ont donné des messages très différents: l'un qui a confondu le corps en lui faisant croire qu'il avait besoin de plus de nourriture qu'il n'en avait besoin et l'autre qui l'a complètement satisfait. Il est clair que la consommation d'aliments ultra-transformés entraîne une prise de poids et une suralimentation, mais il a fallu enfermer des individus dans un cadre carcéral aux NIH pour prouver que les aliments ultra-transformés vous donnent plus faim, vous font manger plus et vous font prendre du poids.

Dans The End of Craving, Mark Schatzker soutient que notre désir insatiable de nourriture découle d'une caractéristique unique des aliments transformés appelée "récompense variable". Le corps, qui se prépare à la digestion dès qu'il regarde et goûte un aliment en prédisant la nutrition qui va arriver dans le tube digestif, ne peut jamais être sûr de la nutrition qui arrive avec les aliments ultra-transformés non naturels. Pour le corps, les aliments ultra-transformés sont un pari nutritionnel. Un jour, c'est du Coke Zero, le lendemain, c'est du Coke plein de sucre, mais ils ont le même goût, et

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