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Alors, euh, parlons un peu de... comment dire... de ce truc avec le temps qui passe trop vite, quoi. Vous voyez, ce sentiment qu'on a tous, je pense, hein, que y'a jamais assez d'heures dans une journée? C'est fou ça.
Il y a un médecin, un certain George Miller Beard, je crois, qui disait déjà... genre au 19ème siècle... que le télégraphe, figurez-vous, c'était la faute si les gens étaient stressés! Imaginez un peu. Avant, les prix des marchandises, ils bougeaient moins vite, t'sais, les infos, elles mettaient des plombes à voyager. Maintenant, pffft, tout est instantané! Et ce mec, Beard, il disait que ça rendait les hommes d'affaires... euh... dingues! Un truc comme ça.
Bon, évidemment, le télégraphe aujourd'hui, c'est... c'est le Moyen Âge, hein. Maintenant, tout va à la vitesse de la lumière! Y'a même des entreprises qui se battent pour gagner... des millisecondes... sur les transferts de données financières! Genre, une millième de seconde peut valoir des millions. C'est un truc de malade.
Et puis, vous savez, quand on regarde une lumière vive, nos pupilles se contractent super vite. Mais en fait, super vite, c'est quand même un cinquième de seconde! Et ça, c'est hyper lent comparé à certaines puces électroniques qui font des transactions en... 740 milliardièmes de seconde! C'est... c'est impensable, quoi! On dirait que le monde tourne tellement vite que nos yeux n'arrivent même plus à suivre.
Notre cerveau, lui, il essaie toujours de s'adapter à ce rythme effréné. Si on a l'impression de courir après le temps, on a l'impression que le monde va plus vite, tout simplement. Et notre perception du temps joue un rôle crucial là-dedans. Si on pense qu'on a peu de temps, notre cerveau se met en mode turbo. Si on a l'impression d'avoir le temps, il se calme. Logique, non?
Mais le problème, c'est que... comment dire... la façon dont on communique, elle a changé. Avant, on prenait le temps de parler, d'écrire des lettres, de raconter des histoires. Maintenant, tout est ultra rapide. On envoie des textos avec des abréviations, des emojis... c'est... c'est un peu triste, non?
On a l'impression que le plus court, c'est le mieux. Mais en fait, c'est pas forcément vrai. Des études ont montré que c'est plus facile de retenir des informations quand elles sont racontées dans une histoire que quand elles sont présentées comme des faits isolés. Alors, oui, "less is more", comme ils disent, mais parfois, moins, c'est... plus compliqué!
Parce que, voilà, comprendre le monde, ça prend du temps. Si les informations arrivent à toute vitesse de partout, on est obligé de mettre les gaz pour suivre le rythme. Mais du coup, on n'a pas le temps de vraiment digérer les informations. On est toujours prêt à passer à la prochaine chose avant même d'avoir compris la précédente. C'est... comment dire... une sorte d'agitation mentale, quoi. On n'arrive plus à se poser et à réfléchir. C'est Robert Hassan qui parlait "d'abréviation de la pensée."
Et puis, y'a un truc avec l'urgence aussi. Plus une information a l'air urgente, plus on se sent obligé de la traiter vite.
Si on reçoit une information pile au moment où elle se produit, elle nous paraît encore plus urgente parce qu'on ne connaît pas ses implications. C'est pour ça que les "breaking news" nous font plus peur que les infos habituelles.
Et quand on apprend un événement au moment où il se passe, on a l'impression d'être tout près, non seulement dans le temps, mais aussi dans l'espace. On a l'illusion de vivre l'événement en direct, même s'il se passe à l'autre bout du monde.
Du coup, avec la vitesse des communications, tout le monde met des étiquettes "urgent" partout, même quand c'est pas le cas. C'est une inflation d'informations! On reçoit des tonnes d'emails "urgents" chaque heure. Et pour tout traiter à la vitesse demandée, on est obligé de mettre les gaz à fond.
Une manager que je connais, elle me racontait qu'elle n'arrivait plus à gérer ses emails. Au début, elle essayait de répondre en priorité à ceux qui étaient marqués "haute importance", mais tout le monde a commencé à mettre cette étiquette! Ensuite, elle a dit qu'elle répondrait à ceux qui avaient le mot "urgent" dans l'objet, mais tout le monde a fait ça aussi! Alors, les gens ont commencé à écrire "urgent urgent" ou "urgent urgent urgent" avec plein de points d'exclamation! Et finalement, elle a réalisé qu'elle faisait plus attention aux emails qui n'avaient pas le mot "urgent" du tout! C'est... c'est un peu absurde, non?
Bon, et puis, faut pas oublier le problème des deadlines, hein. Le cerveau, il ne travaille pas à une vitesse constante. Il a des hauts et des bas.
Alors, si on essaie de mesurer le travail intellectuel avec le temps objectif, on risque de se tromper. Parce que 30 minutes de concentration intense, c'est pas la même chose que 30 minutes passées dans une réunion inutile. Et les deadlines fréquentes encouragent cette erreur.
Sans parler du fait que les deadlines, ça tue la créativité. Si on se met en mode panique à cause d'une deadline, on n'est plus capable de créer.
Enfin, parlons de l'attention. Avec les communications instantanées, on est censé être productif tout le temps. On doit maintenir le même niveau d'attention pendant des heures.
Il y a deux types de travail qui demandent une attention continue. Le travail actif, où il faut résoudre des problèmes sans arrêt, et le travail passif, où il faut surveiller une machine intelligente.
Le travail actif, c'est épuisant. On peut perdre en performance en seulement cinq minutes. C'est pour ça qu'on a des "blocages mentaux". Le cerveau se met en pause pour économiser de l'énergie. Il paraît que faire une pause de cinq secondes toutes les deux minutes peut aider à tenir le coup.
Le travail passif, c'est pas mieux. On se lasse vite, et on perd sa concentration. Il faut faire des pauses de trois à dix minutes, mais pas trop longues pour ne pas perdre l'élan. Ce qui compte, c'est la fréquence des pauses, plus que leur durée.
Et puis, le travail passif, il n'y a pas de... comment dire... de progression. On n'a pas de but à atteindre, pas de feedback sur nos progrès. C'est pas motivant. C'est pour ça que c'est si pénible, même si ça demande peu d'énergie mentale.
Alors, comment faire pour rester attentif dans ce genre de travail? On peut essayer d'introduire des éléments de motivation. Par exemple, recevoir du feedback, même minime. Ou se fixer des objectifs, se faire des listes de choses à faire. Ça peut aider à se concentrer.
Et si on sent qu'on perd l'attention, on peut utiliser la méthode "Stop, relax, refocus". On arrête ce qu'on fait, on se détend, et on se recentre sur notre objectif.
Et enfin, pour les travaux monotones, on peut utiliser des stimulations pour se surprendre et se réveiller. Par exemple, claquer des mains ou écouter un bruit fort. On peut aussi faire plusieurs choses en même temps, tant que ce n'est pas trop compliqué. Ça force le cerveau à se mettre en marche.